Le temps s'est arrêté à Zurich. Durant presque trois heures, le centre ville a été plongé dans la pénombre d'un jour gris d'hiver sans lumière artificielle. La faute à un incendie aux services industriels. En ville, les trams se sont retrouvés figés sur place et les trottoirs soudain encombrés de piétons, plutôt ravis de la balade imposée. La coupure de courant a touché la prestigieuse place Bellevue, où la presse a souffert: les médias y sont concentrés sur trois pâtés de maisons, à l'exception du groupe de Tamedia (Tages-Anzeiger). Black out pour le Blick, la NZZ mais aussi les bureaux régionaux du Temps, de l'AGEFI et le modeste poste de L'Hebdo. Chez Ringier, le chômage technique se traduit par une édition du gratuit Blick am Abend supprimée ce soir.
Lorsque le temps s'arrête, c'est comme dans Big Fish. Vous vous souvenez de ce ralenti d'antologie lorsque le père découvre l'amour de sa vie, mais qu'il le laisse s'échapper? Car le Temps reprend ses droits, une fois la stupeur passée et fait défiler la réalité comme un film en accélé. Cela m'est arrivé, sans blague. Le courant revenu, les horloges de Ringier se sont emballées dans une rédaction encore vide. Brrr, on se serait cru en pleine science fiction.
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