Première info préliminaire : la Limmat est à 16°. Cela signifie que, outre le souffle coupé au moment d’y plonger, vous éprouvez un picotement généralisé sur la peau en sortant de l’eau. Un peu comme si vous aviez baigné dans l’acide. Certes, c’est la perception d’une Warmduscher - une doucheuse à l’eau chaude, comme l’imagent si joliment les Alémaniques pour qualifier les petites natures. Mais je maintiens, c’est froid.
Deuxième info préliminaire : le funambulisme sur slackline est une activité qui révélera une force de tremblement de vos jambes insoupçonnée. Ainsi, la stabilité que vous observerez chez les pros de Zurich n’est à aucun cas à espérer du commun des mortels. Tentez de vous hisser sur ce fil, vous vous mettrez à vibrer comme un camion sur l’autoroute. Qui, naturellement, se précipite dans le ravin.
Pour couronner le tout, et c’est la troisième info préliminaire, ces slacklines judicieusement fixées entre le pont et le trottoir du Letten surmontent une rivière en furie qui vous emportera sur des centaines de mètres. A mon humble avis, les non-Alémaniques ont peu de chances d’en sortir indemnes: il faut pour cela être Zurichois, Bernois ou Bâlois et avoir été balancé dès son plus jeune âge dans la Limmat, l’Aar ou le Rhin par des parents prévenants.
Ces remarques préliminaires exposées, je n’ai plus qu’à vous laisser aux vidéos des funambules contemporains. Emérites ou bons nageurs, c’est selon les cas.
Les commentaires récents