Avant que quiconque ne s’insurge, je préviens : le contexte était à 100% privé. Cela dit, j’en conviens, j’ai certains amis que la politique ne laisse pas indifférents. Le cadre, donc: une innocente soirée «jeux de société» un soir d’automne à Zurich.
Plutôt que de sortir le Monopoly à deux pas de la Paradeplaz, l’hôte dépoussière Kremlin – Kreml en VO. C’est une invention helvétique de 1986 qui a dû se jouer suffisamment dans les chaumières alémaniques pour mériter un article respectable dans Wikipedia. Pour vous faire une idée, c’est le genre de jeux si compliqués que le maître doit sortir les instructions à tout bout de dé pour clarifier la prochaine étape. Ca patine au début, mais on fini par tenir le fil.
En deux mots, Kreml dresse une hiérarchie du Parti communiste, de la base au Politburo. Pour gagner, il faut se maintenir trois tours de suite dans les bottes du Premier secrétaire à la parade d’Octobre. Et dégommer les concurrents par des soupçons de trahison, des exils en Sibérie ou une purge chez les cadres. Bref, un jeu d’intellos incapables de s'offrir du divertissement léger.
La petite assemblée part en éclats de rire lorsque l’hôte dégaine, tout sourire, ses cartes faites maison. Un à un, il remplace les personnages en –ov et en –skij par les membres éminents de l’UDC. Blocher (monsieur et madame), Maurer, Mörgeli, Brunner et même le bouc Zottel s’étalent sur la table. Et plutôt qu'en Sibérie, c’est en Union Européenne qu’on les expédie en exil.
Au final, c’est plutôt bon enfant. Et ça constitue un excellent indicateur des personnalités de l’UDC qui polarisent le plus : Roger Köppel a été radié au premier tour déjà. Le seul problème de cette version? «Ca se termine beaucoup trop vite, parce qu’on a envie de dégommer les UDC même si ça ne sert pas la stratégie du jeu», déplore l’auteur des cartes.
Cette fois-là, c'est Natalie Rickli qui a souverainement régné sur le parti, secondée par ses lieutenants Freysinger et Maurer. Un présage?
Les commentaires récents